Les méditations
Avoir une lumière intérieure
Avoir une lumière intérieure… Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, Et la gloire de l’Eternel se lève sur toi. Esaïe 60:1
Lundi 27 mars 2014 à Vannes, dans le Morbihan (Bretagne), une patrouille de police a interpelé un homme en voiture qui éclairait sa route à la lumière de son smartphone. Il était aux environs de 23h30 lorsque les policiers ont reçu l’appel de plusieurs automobilistes inquiets de voir l’individu faire des zigzags sur la route.
Dépêchées sur place, les forces de 1’ordre ont tenté d’arrêter le conducteur une première fois à hauteur de 1’échangeur de Luscanen, mais ce dernier n’a pas répondu aux injonctions de la patrouille. Il était visiblement trop occupé à éclairer la route avec son téléphone, comme ont pu 1’observer les policiers.
Son véhicule, sans parechoc avant et avec les phares cassés suite à un choc contre un mur, a finalement été intercepté à hauteur de Ploeren, à la sortie de Vannes. Le conducteur, âgé de 33 ans, conduisait avec 2 gr d’alcool par litre de sang. Parti de Rennes dans la soirée i1 souhaitait rejoindre Lorient à 160 km de là.
Bien sûr, je pourrais évoquer ici le danger de la conduite sous l’effet de l’alcool : une évidence. Mais cet évènement est une bonne allégorie concernant l’éclairage que nous utilisons pour avancer dans la vie et dans nos choix. Ce qui surprend dans le comportement de cet homme c’est le fait qu’i1 ait choisi un système d’éclairage externe à sa voiture. Celui de son smartphone. C’est ce qui lui a semblé le plus pertinent pour continuer sa route puisque l’éclairage de son véhicule n’était plus en état de fonctionner.
Combien de personnes s’appuient ainsi sur un éclairage externe pour essayer d’avancer dans leur existence. Convaincus que l’autre, proche, professionnel de la santé ou du social, influenceur des réseaux sociaux, voire le pasteur ou une autorité spirituelle… serait dépositaire d’une lumière jugée légitime pour permettre de s’engager dans l’aventure de la vie. Non pas que ces éclairages ne soient pas pertinents, dans certains cas, mais dans la mesure où ils viennent alimenter ma réflexion sans se substituer à ma liberté d’agir, de choisir, voire de me tromper. Ils ne doivent pas me faire l’économie de mon choix ni de ma responsabilité dans l’engagement et la décision.
Ce serait également ignorer que lors de son départ, Christ nous a fourni un équipement intérieur individuel et permanent dans la personne de l’Esprit Saint dont la mission est de nous conduire dans toute la vérité. Ainsi, vouloir se substituer à la personne, à sa capacité à être éclairée par le Saint-Esprit, cela reviendrait à se proposer comme smartphone pour éclairer sa route.
Il n’est pas étonnant de constater alors les zigzags dans la conduite de la vie, l’incertitude à s’engager et parfois même le refus d’aller de l’avant. A méditer, non ?
J M Hoang-Tho
Dans la détresse, cheminer avec les psaumes des montées
Psaume 121
Psaumes des montées… vers la Ville de Dieu, vers Pâques ? Est-il un Psaume messianique ? Dans ce cas, on peut le mettre dans la bouche de Jésus, montant à Jérusalem pour y vivre son exode (mot utilisé par Luc dans le récit de la transfiguration – Luc 9, 31- sur une haute montagne…) Sa foi et son espoir lui donnent la force d’aller au-devant de la mort, sachant que Celui qui a fait les cieux et la terre gardera son départ (sa mort) et son arrivée (sa résurrection). (A. Chouraqui traduit le verset 8 par : ta sortie et ton accès).
Dans ce cas toujours, les montagnes peuvent être vues comme étant menaçantes, séparatrices, bouchant l’horizon. Mais le regard (je lève les yeux) va au-delà, plus haut ! Que sont ces montagnes devant Celui qui a fait les cieux et la terre ? N’apparaissent-elles pas dérisoires, comme surplombées par la souveraineté majestueuse du Créateur.
Une bonne nouvelle (un évangile) nous rassemble : Dieu lui-même, venu dans son Fils unique pour nous rencontrer, pour nous donner le départ hors de nos confinements mortels ; il nous assure aussi d’une arrivée heureuse dans la maison du Père où il y a beaucoup de places. (Jean 14). Jésus marche devant nous, nous ne pouvons que Le suivre dans le chemin de la foi, de l’obéissance de la foi.
A son exemple, nous voici invités à lever les yeux plus haut que nos montagnes de soucis, de souffrances, de toutes les épreuves que nous pouvons rencontrer, à regarder vers Celui qui a traversé la mort, et qui est ressuscité.
Avec Paul, nous pouvons confesser « qu’aucune épreuve ne vous est survenue qui n’ait été humaine. Et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces, mais avec l’épreuve, il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter ». (1 Corinthiens 10, 13) Amen !
L. Bürki
A l’écoute d’un témoin de Noël
A l’écoute d’un témoin de la nuit de Noël
Bonjour,
C’est vrai que j’ai été un témoin privilégié de ce miracle que vous chantez et que vous célébrez le 25 décembre. J’ai vu, de mes yeux vus, ce miracle de noël s’accomplir. Lorsque l’enfant est né, j’étais là. J’ai vu les bergers conduits par les anges s’émerveiller devant cet accomplissement de la promesse. Plusieurs centaines d’années que Dieu au travers des prophètes avait annoncé cette naissance. Celle d’un enfant-roi, d’un sauveur universel. Et ils avaient été conviés par les autorités célestes, eux, les exclus, les parias de la société juive, les impurs stigmatisés par le clergé, à admirer cette étoile du matin scintiller au creux d’une mangeoire.
J’ai vu des mages étrangers étaler leurs trésors apportés de contrées éloignées. Là où aucun sage d’Israël n’était présent. Ayant traversé pays et déserts, conduits pendant des mois par une étoile. Ils recherchaient le roi des juifs qui venait de naître. Ils sont même allés jusqu’à Jérusalem croyant trouver dans un palais le nouveau-né royal. Ils sont arrivés dans une étable. Leurs regards ont contemplé l’enfant et oublié le lieu misérable pour ne voir que la promesse divine incarnée. L’étoile dans les nues avait disparue mais moi, un peu à l’écart, j’ai bien vu son éclat briller au plus profond de leurs yeux quand ils s’en sont allés. Je sais que cette lumière reçue à Bethléem, que ce soit par d’humbles bergers ou des mages renommés, est partie cette nuit-là pour éclairer le monde.
Silencieux, attentif. Lorsque les évangiles ont parlé de moi à 14 reprises sans qu’aucun mot, aucune parole de moi ne soit retenue. C’est sans doute pour cela que la tradition fait de moi un homme de silence et de contemplation. Mais en vérité, mon appel consistait à accueillir la Parole, la protéger et la rendre audible. Ce ne sont pas mes mots qui importaient mais la mission qui m’avait été confiée.
Je ne suis qu’un homme simple. Artisan vivant de mes mains. Mes ancêtres sont d’une illustre lignée, il est vrai. Venir à Bethléem était une obligation posée par l’empereur Auguste qui voulait faire le recensement des habitants de son empire. Ma famille est originaire de Bethléem et je suis descendant du roi David. Descendant… mais pas héritier ! Alors que vous, en saisissant les promesses qui se trouvent dans le message de noël, quand bien même vous ne seriez pas descendants du Roi David, vous devenez héritiers du fils de David !
Près de 150 km pour venir de Nazareth où je travaille comme charpentier-menuisier. Presqu’une semaine de marche avec un âne pour porter Marie qui est sur le point d’accoucher. Une semaine pour me rappeler de quelle manière je me suis retrouvé dans cette étable. Étonné moi-même de la place qui m’a été accordée dans ce que j’ai pressenti comme le tournant de l’histoire non seulement d’Israël mais de l’humanité toute entière. A chaque pas qui m’a conduit jusqu’à Bethléem, j’ai pensé à ce mystère, à ce miracle où Dieu m’avait attribué une place. Est-ce que vous aussi, il vous arrive de regarder votre vie, les chemins que vous empruntez et de vous émerveiller en voyant la manière dont Dieu vous a fait entrer dans ses plans ?
Pour ma part, tout a commencé quelque mois avant d’arriver à cette nuit de Bethléem. J’étais fiancé à une femme merveilleuse. Son nom était Marie. Elle est belle Marie. Oh, pas seulement parée de la beauté que confère la nature. Non. Son âme est belle, lumineuse et droite. Comme le disait un de vos poètes en parlant de Booz, un de mes ancêtres : Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques, vétu de probité candide et de lin blanc. Marie était de la même nature et je ne l’en aimais que davantage. Et elle m’a rendu mon amour. Moi, le descendant de David, sans fortune et sans gloire. Elle m’a aimé, modeste travailleur, discernant peut-être avant moi, les plans étonnants que Dieu avait pour ma vie. Peut-être avez-vous connu aussi comment le regard de l’amour peut percevoir dans un être aimé les promesses de la moisson quand les semailles ne sont pas encore faites. Après tout, n’est-ce pas ce regard que Dieu pose sur chacun de nous ?
Nous nous sommes fiancés. Nos familles allaient s’unir quand nous prononcerions nos vœux et nos engagements. Jusqu’à ce que Marie me demande de la voir et m’annonce attendre un enfant. Elle m’expliqua comment l’ange du Seigneur l’avait rencontrée et lui avait annoncé la grâce que Dieu lui avait faite. Oh, je n’ai pas douté de son intégrité, ni remis en cause sa fidélité. Mais comment faire face aux exigences de la loi, aux regards des autres ? Un des évangélistes a bien traduit le dilemme qui se posait au plus profond de mon âme. Je n’ai pas voulu la dénoncer, l’exposer à la vindicte religieuse. Alors j’ai décidé de la répudier sans bruit. Connaissez-vous le sort réservé aux femmes qui deviennent enceintes avant les épousailles officielles ? Pour elles la Loi était implacable: la répudiation suivie de la lapidation.
J’ai décidé de la répudier « sans bruit ». Sans discuter les desseins de Dieu. Peut-être sans les comprendre non plus. Mais je me sentais l’obligation d’être juste avec Marie, de ne pas la diffamer.
Et puis, un ange m’est apparu en songe. Il m’a interpellé « Joseph, fils de David ». Il me connaissait et au-delà de l’apparence, il me rappelait à moi aussi quelles étaient mes racines. Fils de David ! Peu de ceux qui m’entouraient au quotidien voyaient en moi un fils de roi. Et quel Roi . Celui qui devait être l’ancêtre, le père du messie. Du roi des rois.
Peut-être vous aussi, charpentiers de ce temps, arpentez-vous ce monde sans que ceux qui vous croisent ne voient en vous les fils du roi des rois que vous êtes. Vous faudra-t-il, tout comme moi, un ange pour vous le rappeler.
J’ai pris Marie sous mon toit, sous mon aile. J’ai cru dans les promesses de Dieu pour Marie. J’ai fait, simplement, ce que l’ange du Seigneur m’avait ordonné. Faire ce que Dieu dit, c’est là le plus sûr moyen de voir le royaume de Dieu sur la terre, ne croyez-vous pas ?
Mon premier acte d’obéissance fut de donner un nom à l’enfant nouveau-né. Privilège du père que je suis devenu. L’intervention de l’ange a fait le lien entre l’humain et le divin, entre le ciel et la terre. En reconnaissant l’enfant et lui donnant son nom, c’est par moi que l’enfant est rattaché à la lignée de David. Plus tard, il sera présenté à plusieurs reprises comme le fils du charpentier ou le fils de Joseph. Vous pouvez imaginer ce que ces mots ont touché mon cœur. Attestant, proclamant que j’avais tenu le rôle, l’appel qui m’avait été alloué. Être le père de Jésus. L’introduire dans ce monde et lui donner ce nom qui sauve. Mais n’est-ce pas également votre appel, à vous qui êtes-là ce matin ? Faire retentir ce nom ? Proclamer que Dieu sauve, c’est bien cela le message de noël !
Quelques jours plus tard, un ange à nouveau s’est présenté à moi. C’est impressionnant comme les envoyés de Dieu sont présents dans nos vies dès que nous acceptons de faire sa volonté, vous ne trouvez pas ?
Hérode voulait tuer l’enfant, espérant par là même éliminer un danger pour sa royauté. L’ennemi n’avait pas encore compris le plan de Dieu. Par la mort de millier d’enfants, il pensait empêcher l’acte d’amour de Dieu. Il ne pouvait pas imaginer que Bethléem n’était rien, n’avait pas de sens sans la croix dressée à Golgotha.
J’ai protégé Jésus. Ensemble avec Marie nous avons fui en Égypte comme Abraham en son temps. Mais là, avec la bénédiction de Dieu. J’ai joué pleinement mon rôle de père. Rappelez-vous également qu’à Noël, moi, Joseph, Marie et Jésus, nous sommes devenus migrants. Ouvrez-vos yeux et vous verrez peut-être autour de vous, en ce temps de fête, des hommes, des femmes qui, comme nous, marche sur les routes de l’exil, cherchent refuge dans leur Égypte pour survivre.
J’ai joué mon rôle de père… Jusqu’à ce jour où, montés à Jérusalem pour une fête, il m’a semblé avoir failli à ma tâche. Sur le chemin du retour, je me suis rendu compte que j’avais perdu l’enfant. Certes, il avait 12 ans. L’âge de l’émancipation, de l’autonomie. Nous l’avons retrouvé au temple, enseignant des sages et des scribes étonnés de sa sagesse. Nous lui avons fait part de notre inquiétude, de notre angoisse. Sa réponse m’a cueilli en plein cœur : Ne fallait-il pas que je m’occupe des affaires de mon père ?
Jésus, lui-même, sans renier notre lien terrestre, m’indiquait sa double filiation. Celle du ciel qui s’ouvrait et celle de la terre qui arriverait à son terme dans notre relation.
Vous fêtez la naissance de Jésus en ce jour de noël. Peut-être devriez-vous fêter la fête des pères et des mères également. Une fête pour tous ceux qui assurent aux plus petits cette protection qui favorise la croissance « en sagesse, en taille et en grâce », comme le dit l’Évangile de Luc (2, 52).
Ma tâche accomplie, je me suis effacé. Mais il y avait dans mon cœur la certitude d’avoir participé, à mon humble mesure à la plus merveilleuse histoire d’amour. Celle d’un père pour son enfant. Celle de ton Dieu pour toi !
Jean-Marc Hoang-Tho
Pasteur de l’église apostolique de Quéven
L’unité, un cadeau de Dieu
La Réforme protestante a profondément impacté le christianisme, ainsi que les nations du monde. Souvenons-nous cependant qu’elle est précédée par la longue histoire de courants réformateurs jamais taris, et qu’elle a été suivie par une non moins longue succession de réveils, jusqu’à nos jours. Et ce n’est probablement pas terminé… Ne parle-t-on pas aujourd’hui d’églises émergentes, d’églises de maison, de nouveaux modèles missionnaires, de renouveau liturgique, etc. ?
J’aime la belle expression du livre des Actes des Apôtres 5, 20, selon laquelle des anges, venus ouvrir aux apôtres les portes de leur prison, désignent l’évangile comme étant « les paroles de cette vie ». C’est un courant que rien ne peut arrêter, qui empêche de nous installer. Nous sommes tous des migrants, héritiers d’un peuple de nomades et d’un Seigneur itinérant !
Dans sa 2e lettre aux Corinthiens, Paul dit l’essentiel de l’événement survenu en Jésus-Christ. « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même. » Par la croix ont été détruites les représentations que l’humanité s’était faites de Dieu, chez les païens comme chez les Juifs.
La croix marque la fin des entreprises destinées nous justifier nous-mêmes devant Dieu. Ces entreprises nous divisaient, et nous conduisaient à nous juger les uns les autres. Là se trouvait la source de toutes les peurs, de toutes les exclusions, de tous les conflits. Cette source a été fermée, définitivement, sans retour possible, par la Croix du Christ. Par elle, Dieu a détruit la haine, le mur de séparation, et il a créé un seul homme nouveau.
Soit Juifs soit Grec, soit esclave soit libre, soit homme soit femme, vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ, dit l’apôtre. On ne peut pas mieux définir une réconciliation.
L’unité est le cadeau de Dieu, le don merveilleux de la Paix. Il nous appartient d’agir en conséquence. L’évangile de Jésus-Christ, c’est le message de la réconciliation. Paul déclare que Dieu nous a confié le service de la réconciliation, c’est-à-dire la prédication de l’évangile. Dieu s’investit à nos côtés pour que s’étende à tous les êtres humains la connaissance de l’évangile, puissance de salut pour quiconque croit. Et l’annonce de l’évangile ne se fait pas en paroles seulement. Mais aussi par des gestes d’amour et de fraternité, par l’action de l’Esprit et les signes qui en découlent.
Dans l’extrait de la 2e lettre aux Corinthiens, que nous venons de lire, la pensée de l’Apôtre progresse du niveau individuel vers le niveau communautaire, puis mondial.
Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature.
Et si, à l’occasion de cette semaine de prière pour l’Unité, nous prenions le temps de penser à l’unité du chrétien, à ce qui fonde l’être de chacun(e) d’entre nous, et qui le pacifie devant Dieu? Cette unité m’est donnée par la grâce de Jésus-Christ et par l’action de l’Esprit Saint, qui change nos cœurs de pierre en cœurs de chair, selon la belle annonce annonce du prophète Ezéchiel. Je ne serai capable de rencontrer vraiment les autres qu’en étant conscient de ce qui me justifie devant Dieu, par la foi seule. Par la foi dans la foi de Jésus-Christ. Le 500e anniversaire de l’action de Luther nous donne l’occasion de nous en souvenir tout particulièrement cette année.
Puis Paul passe à la première personne du pluriel :
Tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ et qui nous a donné le ministère de la réconciliation.
L’Evangile nous place devant Dieu comme fils et filles d’un unique Père, frères et sœurs d’une même famille. Ainsi, l’évangile relativise nos identités naturelles, familiales, sociales, confessionnelles, ethniques. Sans disparaître, elles ont perdu leur majuscule, leur caractère sacré, exclusif ou glorieux.
Le prophète Jérémie (9, 23), écrit : « Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le fort ne se glorifie pas de sa force, que le riche ne se glorifie pas de sa richesse. Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie de me connaître ». Cette écriture est reprise par Paul dans sa 1e lettre aux Corinthiens (1, 31), à une église morcelée en divers clans que l’apôtre cherche à réconcilier.
Même si les expressions du christianisme sont diverses, selon les temps et les cultures, et cela dès ses débuts, Dieu le voit comme un seul peuple. Un seul peuple de prêtres, de prophètes et de témoins, son peuple serviteur.
Le troisième niveau de l’exposé de Paul s’élargit au monde :
Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation. L’évangile est ce message de la réconciliation, offert à toute l’humanité. Nous sommes en ambassade, dit Paul, parmi les peuples. Nous sommes porteurs d’une invitation pressante : celle de consentir à la paix offerte dans le Christ. Ici se pose la question de notre crédibilité, ce qu’en termes diplomatiques on appelle des lettres de créance. Quel crédit accorder à un christianisme déchiré, voire en guerre contre lui-même comme ce fut le cas dans une histoire qu’on espère révolue à jamais ?
L’unité entre chrétiens se construit sur l’affirmation respectueuse et humble des convictions de chacun. Shafique Keshavjee, pasteur suisse d’origine indienne, parlait un jour des schismatiques et des symphoniques. Je le cite : « Les schismatiques disent : nous avons raison, les autres ont tort ! Les symphoniques disent : les autres ont leurs raisons et nous avons aussi nos torts ». Ceci pourrait nous aider à cheminer vers un témoignage commun rendu à la puissance de l’évangile.
Il faut le rappeler, une église primitive unique est un fantasme. Les Ecritures elles-mêmes témoignent de sa diversité dès le début. Il a fallu trouver des chemins de conciliation, il y eut aussi des ruptures, et des retrouvailles, et des disparitions, et des renaissances… nous connaissons bien cette histoire.
Pourtant, la volonté de Dieu demeure : « qu’ils soient tous un, afin que le monde croie que tu m’as envoyé ». Jn 17. Rechercher l’unité des chrétiens c’est rechercher d’abord l’intérêt du monde, qui a intérêt à croire notre message, car il est puissance de Dieu pour le sauver et le guérir tous les maux dont il souffre. Le croyons-nous encore ?
De là se pose la question de savoir comment communiquer la bonne nouvelle en des langues nouvelles, comme le jour de la Pentecôte. Le propre des ambassadeurs est de parler au moins la langue des pays où ils sont envoyés… La Pentecôte a montré que toutes les langues sont aptes à annoncer les merveilles de Dieu. C’est une forme de réconciliation des langues.
Alors, demandons et accueillons avec reconnaissance une pentecôte renouvelée, qui vienne transformer nos cœurs, qui vienne enlever leurs duretés, leurs jugements, et nous donner les langages de Dieu. Afin que le monde croie. Amen.
Laurent BÜRKI
Lorient le 25 janvier 2017. A l’occasion de la semaine de prière pour l’unité.
Par amour pour tous les êtres humains…
Nous ne croirons pas au droit du plus fort,
au langage des armes, à la puissance des puissants.
Nous voulons croire au droit de chaque être humain, à la main ouverte, à la puissance des non-violents.
Car Dieu veut que nous vivions par l’amour.
Il vaut mieux que je m’en aille…
Comment les disciples ont-ils pu recevoir cette parole ? Voilà presque 3 ans qu’ils le suivent, qu’ils ont laissé derrière eux famille, travail et amis ; qu’ils ont assisté à des évènements extraordinaires : des guérisons, des résurrections, des victoires éclatantes sur les puissances des ténèbres. Eux, simples pécheurs, collecteurs d’impôts, mères de famille ou même mendiants, ils ont été spectateurs de sa puissance et de son autorité et de la gloire du royaume de Dieu manifesté au milieu des hommes. Bien plus, ils ont reçu la même vie que la sienne, la même puissance pour manifester Dieu au milieu des hommes.
Il vaut mieux…Après la croix, ils ont été témoins de la résurrection. Après la résurrection, pendant 50 jours où ils ont pu entendre à nouveau sa voix, voir les stigmates laissés par le don total de son amour, que peut-il y avoir de mieux ?
A la pentecôte, rassemblés ensembles dans une chambre haute, ils vont vivre une expérience unique, le don de l’Esprit Saint. Ils seront remplis du Saint Esprit. Christ ne sera plus désormais devant eux et eux derrière. L’Esprit de Dieu sera en eux pour les conduire dans toute la vérité et leur donner de vivre des choses encore plus étonnantes que lorsqu’ils regardaient Christ agir.
Il vaut mieux…Pour que vous grandissiez dans la foi, que vous deveniez ce pour quoi je vous ai racheté à si grand prix.
Il vaut mieux pour que les disciples deviennent à leur tour des accoucheurs de disciples, des metteurs au monde de vivants.
Il vaut mieux parce que le monde est vaste, la moisson grande et que la création attend la révélation des fils et filles de Dieu !
Je vous souhaite…
Je vous souhaite…
La tradition des vœux du nouvel an est singulière.
Un temps s’achève et un autre commence. Et l’on trouve opportun alors de se souhaiter le meilleur. Comme si le commencement d’un temps, semblable à une nouvelle page blanche, nous permettait de désirer, de vouloir, pour nous ou pour les autres, de nouvelles espérances, de nouveaux bonheurs.
Qu’est-ce qui nous empêcherait de vouloir le meilleur, la bénédiction un 7 février ou un 3 juin, un 18 septembre ou un 25 novembre ?
« Maintenant, tu as bien voulu bénir ma maison, afin qu’elle subsiste pour toujours devant toi ! Car c’est toi, SEIGNEUR, qui as béni, et ce que tu bénis est béni pour toujours. » 1 chronique 17.27
A nous de faire de faire en sorte que les temps à venir soient des temps de bénédiction. Entrer dans le meilleur de Dieu nous appartient, par nos choix, nos attitudes, les valeurs que nous allons porter dans ce monde. Pour nous aider à voir l’essentiel, amener la bénédiction sur nos vies et sur celle de ceux qui nous entourent.
(suite…)
Mes mains
Mes mains,
Je cachais mes mains au fond de mes poches jusqu’à les déformer ou les dissimulais derrière mon dos, de peur qu’elles ne me trahissent.
Je ne suçais plus mon pouce, ni ne rongeais mes ongles.
Je tremblais juste un peu… la culpabilité, le tabac, l’alcool, la débauche.
Elles me semblaient dévoiler tout ce que je voulais cacher…
Un peu de lâcheté,
d’angoisse,
de solitude,
de peur.
Elles n’avaient aucune direction à m’indiquer.
Je tentais bien, un jour, de les utiliser. Mais à quoi bon ?
Ma main droite s’est levée, poing fermé, pour mieux me révolter.
Un grand cri est sorti de ma gorge pour vite s’étouffer et ma révolte tombée, les mains ballantes, je partais au hasard, las, tellement las.
Une main s’est tendue, douce, tellement douce.
Jésus s’est révélé à mon cœur perturbé.
Il m’a montré ses mains percées, son côté, ses pieds…
La direction à suivre, je l’ai enfin trouvée.
Mes mains s’élèvent vers toi mon Dieu, mon Seigneur, pour te glorifier.
Christiane G.
La venue du Saint Esprit, promesse du Père
La venue du Saint Esprit, promesse du Père. Actes des Apôtres, chapitre 2, 1-13
Le bruit d’un vent violent, les langues de feu posées sur les disciples de Jésus, et surtout, le phénomène des langues diverses, (Luc parle de dialectes !) dans lesquels ces Galiléens parlent, provoquent l’étonnement, la stupéfaction de la foule bigarrée venue à Jérusalem de toute la diaspora des Juifs.
Entre les versets 3 et 4, un glissement passe des langues de feu aux langues porteuses de l’Evangile à l’universel. Dieu lui fait ainsi prendre le détour de nos diversités. Il épouse nos différents langages.
C’est exactement l’inverse de nos logiques modernes… pas si modernes que ça. A Babel, selon le livre de la Genèse, la « descente » de Dieu constate l’unicité de la langue des humains. Il y perçoit un danger totalitaire mortel. Il divise leurs langues pour que s’arrête cette entreprise suicidaire. (suite…)
Les pierres crieront ! (Jésus)
Lectures: Luc 19/39-40, Jean 20/1-18
Je suis la gardienne d’une certaine prison, près de Jérusalem. Personne ne s’est jamais échappé de ma surveillance. Enfin… presque. On n’avait jamais vu ça! Rendez-vous compte: me faire rouler de cette façon. D’habitude, derrière moi, règnent la nuit et le silence. Un silence de mort, si j’ose dire. (suite…)